Est-ce que votre « petit difficile » mange suffisamment ?
16 février 2007
Même s’il devient frustrant pour les parents de composer avec un « petit difficile », ils doivent s’assurer, avant tout, que l’alimentation quotidienne de leur enfant contient assez de nutriments essentiels.
« Une de nos grandes inquiétudes, c’est que les jeunes enfants ne mangent pas assez à l’heure des repas », explique Marie Lefrançois, diététiste à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) du CUSM.
« Les conséquences peuvent devenir sérieuses pour ces enfants, ils risquent de développer des déficiences nutritionnelles et des troubles de croissance et de l’attention. »
Au dire de madame Lefrançois, c’est vers l’âge de deux ans que beaucoup d’enfants commencent à rejeter certains aliments : « Le goût de certains aliments peut être plus prononcé pour certains jeunes enfants, car leurs papilles gustatives n’ont pas encore été affaiblies par le café ou la chaleur ». Si votre bébé devient capricieux, Marie Lefrançois suggère de rester calme : « N’en faites pas un plat et continuez à lui offrir l’aliment en très petites quantités. » Elle précise aussi que les enfants apprennent par l’exemple et que les aliments que leurs parents consomment leur paraissent plus attirants.
Madame Lefrançois considère qu’une consommation de liquide déraisonnable et trop de grignotage sont des éléments qui ne favorisent pas une prise de repas équilibrée : « Les parents devraient surveiller la consommation de jus et de lait de leur enfant et interdire le grignotage avant les repas. » D’autres solutions existent pour remporter la bataille quand vient l’heure des repas :
- Rendre les heures de repas agréables;
- Servir des portions pour enfant;
- Éteindre le téléviseur;
- Offrir une variété d’aliments qui ont différentes textures;
- Servir les repas à des heures fixes.
Si toutes ces stratégies échouent, les parents peuvent consulter leur pédiatre ou une nutritionniste pour les aider. Les enfants extrêmement difficiles qui ne montrent pas une prise de poids convenable, ceux dont le comportement est trop difficile à gérer pour les parents ou ceux qui ne profitent pas d’une nutrition équilibrée peuvent être dirigés vers la Clinique pour les troubles alimentaires du CUSM, le seul centre pédiatrique de ce type au Québec. Marie Lefrançois nous rappelle que la table de la cuisine est un environnement d’apprentissage complexe : « Les jeunes enfants expérimentent beaucoup de nouvelles choses en même temps, soit la variété des aliments, les textures différentes, la façon de manipuler une fourchette et de mâcher. Simplifier les choses peut rendre les heures de repas plus joyeuses.
Par Christine Zeindler – 01-03-07 CUSM