Tragédie : en parler ou non avec votre enfant?

Tragédie : en parler ou non avec votre enfant?

5 février 2008

Accidents de la route, fusillades dans les écoles, guerres, attaques terroristes… Les images qu’on nous présente à la télévision sont de plus en plus explicites, et les enfants y sont exposés bien malgré nous. Les chaînes d’information continue telles que RDI, LCN et CNN diffusent des images très explicites et impressionnantes des tragédies. Il n’est pas toujours facile de contrôler ce que votre enfant regarde et voit. La vision d’une image, même pendant quelques secondes seulement, peut susciter chez lui des questions et des craintes.
En tant que parent, vous êtes la référence pour vos enfants, et c’est vers vous qu’ils se tournent pour poser leurs questions et exprimer leurs craintes. Ils ont besoin que vous soyez présent pour répondre à leurs questions, les écouter et, surtout, les rassurer. Il est important pour eux de comprendre qu’ils sont en sécurité avec vous, et ce, malgré les événements terribles dont ils sont témoins. 
 
Vos réactions
 
Lorsque survient un événement tragique, l’enfant se tourne vers nous et essaie de comprendre ce qui se passe à travers les réactions de ses parents et des adultes qui sont importants pour lui. Les réactions de panique ou de crainte chez un parent peuvent contribuer à augmenter la détresse et l’anxiété chez l’enfant. Il est important de rester calme pour être en mesure de rassurer l’enfant. Les émotions telles que la compassion ou la tristesse à l’égard des victimes et l’admiration pour le courage des intervenants et des sauveteurs contribuent à donner un sens à de tels événements.
 
Aborder la question en fonction de leur âge
 
Les enfants réagissent différemment selon leur âge et leur développement. Ceux qui sont plus anxieux seront plus perturbés par de tels événements. Par ailleurs, plus l’enfant est jeune, plus il est nécessaire d’expliquer les choses de façon claire et simple, avec des mots qui lui sont familiers.
 
Par exemple, dans le cas d’une fusillade dans une école, un événement malheureusement trop fréquent de nos jours et qui touche particulièrement le monde des enfants, expliquez à l’enfant que la personne qui a commis un tel acte avait sans doute de graves problèmes. Évitez de lui donner des détails personnels et de lui dire quelles caractéristiques sont souvent associées aux personnes qui commettent de tels gestes.
 
Évitez le plus possible à vos enfants d’être exposés aux images de la télévision ou de l’internet habituellement associées à ce genre d’événement tragique. Toutes les images liées à de telles tragédies (scènes de crimes, familles et personnes en pleurs, visage des agresseurs) peuvent les impressionner.
 
Il arrive aussi que certains enfants se sentent responsables de l’événement. Assurez-vous qu’ils comprennent bien qu’ils ne sont pas coupables de ce qui s’est passé et qu’ils n’ont rien à voir avec cela. Les enfants plus âgés poseront peut-être plus de questions; il est important d’y répondre et de discuter avec eux. Comment aurait-on pu éviter l’événement? Pourquoi y a-t-il des catastrophes naturelles? Qu’est-ce qui peut motiver les gens à être aussi destructeurs? Trouvez toujours des exemples positifs pour équilibrer l’image qu’ils se font du monde qui les entoure.
 
Même s’ils veulent en parler et comprendre ce qui se passe, n’insistez pas trop sur les détails. Laissez vos enfants poser leurs questions et répondez-y tout en respectant leur rythme.
 
Soyez patient
 
Si un enfant a été très marqué par une information, il peut avoir besoin de vous en parler souvent; soyez patient et essayez de le rassurer à chaque fois. Lorsque votre enfant écoute, parlez de la tragédie avec un autre adulte en veillant à être rassurant. N’évitez pas le sujet; il est important que votre enfant sache qu’il peut vous parler de ses craintes. Le recours à des phrases comme « Oublie ça » ou « Ça ne changera rien d’en parler » est déconseillé, parce qu’elles ne permettent pas de donner un sens à ce qui s’est passé et qu’elles laissent l’enfant avec l’impression qu’il ne faut pas parler de ces situations. De plus, l’enfant se retrouve aux prises avec des émotions qui le dépassent et qu’il a beaucoup de difficultés à garder pour lui.
 
Si votre enfant est directement touché par la tragédie, soit parce qu’il a perdu un être cher, soit parce qu’il a été témoin de l’événement, il convient de se tourner vers des professionnels pour obtenir de l’aide, d’autant plus que comme parent, vous risquez aussi d’être ébranlé. Ceci étant dit, n’évitez pas le sujet, votre enfant doit se sentir écouté et protégé.
 
Les gestes d’affection comme les câlins et les bisous sont des façons de montrer à votre enfant que vous êtes présent et que vous le protégez.
 
Soyez à l’affût

 

Il est important d’observer les réactions de votre enfant à la suite d’une tragédie. Si vous observez des changements dans sa routine ou sa personnalité, une hausse de son anxiété et l’apparition des comportements liés à l’anxiété (telle l’incontinence nocturne alors que l’enfant est déjà propre, les cauchemars récurrents, la perte d’appétit ou des troubles de sommeil), consultez une personne-ressource. Certains signes persistants peuvent indiquer que l’enfant souffre de stress post-traumatique.

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