Rivalité fraternelle
16 avril 2012
Ça fait partie de la vie : les frères et sœurs se disputent, se taquinent et se chamaillent. Même les vedettes de la télé Bart et Lisa Simpson et l’héroïne de conte de fées Cendrillon et ses demi-sœurs n’y échappent pas. Mais, quand est-ce excessif et quelle est la meilleure façon de faire face à cette période normale, mais ennuyeuse de la vie de parents?
« La rivalité fraternelle contribue à l’apprentissage des compétences de base », explique la Dre Lila Amirali, psychiatre à L’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill. « Elle permet notamment d’apprendre la valeur de l’opinion de l’autre, l’art du compromis et de la négociation, et le mode d’emploi pour maîtriser ses impulsions agressives. Cependant, les frères et sœurs sont huit fois plus portés à bien s’entendre qu’à se chicaner. »
Selon la Dre Amirali, il y a plusieurs raisons aux chicanes entre frères et sœurs. La compétition pour obtenir l’attention des parents figure en tête de liste, mais il peut y avoir bien d’autres facteurs en cause. En grandissant, les enfants changent. Par exemple, le bambin ne comprend pas bien la notion de partage, tandis que l’adolescent a pour priorité la recherche de son indépendance et de son individualité — deux sujets qui peuvent entraîner des perturbations. Certains enfants sont aussi plus facilement perturbés, alors que d’autres ont un plus grand besoin de réconfort et d’attention de la part des parents, ce qui peut susciter du ressentiment. La façon dont les parents résolvent leurs propres problèmes et mésententes sert d’exemple aux enfants. Si les conjoints sont agressifs plutôt que respectueux dans leur façon de résoudre leurs problèmes, les enfants risquent d’adopter cette mauvaise habitude.
Même si cela fait partie de la vie, nous savons tous que ce n’est pas une période agréable. Il existe toutefois des trucs pour faciliter le passage de ces années.
Assurer une bonne supervision
La première chose consiste à superviser sans être toujours partie prenante. C’est une occasion pour les enfants d’apprendre à régler eux-mêmes leurs problèmes. On peut voir apparaître du ressentiment si un enfant pense que son frère ou sa sœur est protégé. Si vous vous en mêlez, essayez de régler le problème avec vos enfants, et non à leur place. Par exemple, aidez-les à exprimer leurs sentiments au lieu de proférer des insultes. Attendez toutefois que les esprits se soient calmés pour ce faire, et n’insistez pas pour savoir quel enfant est à blâmer. Il faut toujours être deux pour danser le tango!
Établir des règles de base
Pour aider à limiter la rivalité, essayez d’établir des règles de comportements acceptables, comme ne pas frapper ou ne pas crier. Il peut être utile de se réunir régulièrement en famille pour revoir ces règles. De plus, établissez des horaires pour certaines choses, comme le temps alloué à l’ordinateur. Passer du temps seul à seul avec chaque enfant pour faire une activité qui lui plaît (comme lire ou jouer aux quilles) peut aussi aider à limiter le ressentiment. Et le fait d’offrir aux enfants un espace qui leur est propre à la maison (même s’il ne s’agit que d’un bureau) leur donne l’occasion de s’isoler.
Leur rappeler à quel point ils sont importants
Finalement, amusez-vous avec vos enfants et dites-leur que vous les aimez, et qu’ils sont importants et en sécurité avec vous.
« Quand la rivalité fraternelle se solde par des blessures ou des saignements, si les enfants se battent plus qu’ils ne s’accordent, ou s’il y a violence verbale, émotionnelle ou sexuelle, alors on ne parle plus de comportement normal, explique la Dre Amirali. Devant de telles situations, il est sage d’en parler avec votre médecin qui peut vous aider à déterminer si votre famille pourrait bénéficier d’une aide professionnelle. »