Aidez vos enfants à gérer leurs peurs et leurs phobies
10 Décembre 2012
Vous souvenez-vous du camion à ordures qui passait devant chez vous lorsque vous étiez encore tout petit? À vos yeux d’enfant, il ressemblait à un monstre géant, énorme et bruyant. Dans votre imagination de tout-petit, les phares se transformaient en yeux exorbités, tandis que la calandre chromée du radiateur évoquait une série de grosses dents menaçantes.
Vous étiez terrifié en présence de ce camion. Bien sûr, le monstre n’existait pas, mais vous ressentiez une peur bien réelle et tout à fait normale pour votre âge.
Il s’agit d’un phénomène biologique qui fait partie intégrante de la réaction de combat ou de fuite. Lorsqu’on y pense, nous sommes tous là aujourd’hui grâce aux peurs de nos ancêtres. Ils savaient quand faire front et quand battre en retraite. Mais oublions l’âge de pierre et songeons plutôt à la période préscolaire.
Un enfant de deux à six ans a généralement peur des animaux et des bruits intenses, des monstres et des fantômes. Par la suite, il se met à ressentir des peurs plus ancrées dans la réalité. Par exemple, vous vous rappelez peut-être vos propres craintes à votre arrivée au primaire ou au secondaire.
D’après les spécialistes, lorsque ces peurs commencent à perturber la vie quotidienne normale, elles deviennent des phobies.
Votre enfant de quatre ans s’enfuit-il en criant devant un chien très amical ou une autre menace imaginaire? Ce pourrait bien être une réaction phobique. Que doit faire le parent attentif? Comme dans bien d’autres aspects de la vie, la modération semble la meilleure attitude à adopter. D’une part, vous ne voulez pas protéger votre enfant de tous les chiens qu’il rencontre ou trop compatir avec lui, car vous risqueriez d’entretenir sa phobie. Par contre, vous n’enfermerez pas votre enfant avec un chien. Certains professionnels recourent à ce qu’on appelle une démarche de désensibilisation, c’est-à-dire la réintroduction graduelle du stimulus de peur, tout en s’assurant que l’enfant garde l’impression de contrôler la situation. Vous pouvez prévoir toutes sortes d’activités, des rediffusions de Lassie à une excursion au refuge pour animaux pour admirer les chiots.
Lorsqu’il atteint l’âge scolaire, l’enfant tient de plus en plus à sauvegarder les apparences auprès de ses amis. Les phobies peuvent alors doublement les pénaliser et compliquer le problème. Avec votre enfant, ne faites pas de fixation sur ses peurs. Cherchez plutôt à en discuter rationnellement. Par exemple, pourquoi le point de vue négatif d’un inconnu semble-t-il avoir plus d’importance que le point de vue positif d’un véritable ami?
À l’approche de l’adolescence, l’enfant communique souvent moins avec ses parents. C’est alors que le sens de l’observation des parents prend tout son sens. Votre fils évite-t-il les cours d’éducation physique? Découvrez pourquoi en favorisant des communications ouvertes, tout en vous souvenant que votre ado a besoin de vous démontrer son autonomie.
Bien des parents se demandent quand faire appel à un professionnel. Pour commencer, il faut se demander si la peur nuit à la vie quotidienne. Votre médecin de famille ou votre pédiatre peut vous aider et vous mettre en contact avec les professionnels de la santé mentale qui conviennent à la situation, au besoin.
En passant, si vous pensez au camion à ordures de votre enfance, c’est l’endroit imaginaire idéal pour jeter vos craintes, vos phobies et celles de vos enfants.