Les paniers d’épicerie dangereux pour les enfants
11 février 2014
La scène est courante: un jeune enfant debout dans un panier échappe à l’attention de son parent, et réussit à attraper un aliment sur une tablette. Bien qu’elles semblent banales, ces situations peuvent virer au drame, constatent les hôpitaux.d
Près de 400 enfants ont été blessés en chutant d’un panier d’épicerie depuis cinq ans dans la région de Montréal, dont plusieurs très gravement à la tête.
La scène est courante: un jeune enfant debout dans un panier échappe à l’attention de son parent, et réussit à attraper un aliment sur une tablette. Bien qu’elles semblent banales, ces situations peuvent virer au drame, constatent les hôpitaux.
À l’Hôpital de Montréal pour enfants, 256 petits patients (moins de cinq ans) ont été hospitalisés depuis cinq ans.
Dans 75 % des cas, les enfants ont subi un traumatisme crânien ou une commotion cérébrale (voir tableau).
«C’est une problématique, avoue Debbie Friedman, directrice du département de traumatologie de l’hôpital. Les conséquences sur le cerveau peuvent être graves. On a vu un enfant qui a eu une fracture du crâne.»
Selon les statistiques de cet hôpital, 93 % des enfants se sont blessés en chutant du panier. D’ailleurs, Mme Friedman explique que la tête des jeunes enfants est lourde par rapport à leur corps.
Par manque de réflexe, ils n’ont pas le temps de se protéger avec leurs mains et leur tête fracasse le sol en premier.
Mme Friedman soupçonne même que le nombre de blessures est encore plus grand puisque certains parents pourraient consulter un médecin de famille plutôt que d’aller à l’hôpital.
Plusieurs enfants ont aussi eu des jambes ou des bras cassés parce qu’ils sont restés coincés dans le panier en tombant.
À l’Hôpital Sainte-Justine, environ deux enfants par mois sont traités pour une chute du genre. On souligne toutefois qu’il s’agit généralement de blessures mineures.
Du côté de Québec, un enfant a été admis en traumatologie à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus en 2012-2013.
Bien que les statistiques ne soient pas exhaustives, environ un enfant par année est aussi admis en pédiatrie au Centre mère-enfant Soleil, pour une chute avec un chariot.
Par ailleurs, ces accidents ne sont pas propres au Québec puisque 24 000 enfants américains ont un accident avec un panier d’épicerie chaque année (voir page 2).
Bien les attacher
Quant aux façons de prévenir ces accidents, Mme Friedman insiste sur l’importance de surveiller les enfants en tout temps, et d’attacher la ceinture.
«Il faut aussi s’assurer que la ceinture est bien ajustée à l’enfant. Je sais que les parents sont toujours pressés, ils ne réalisent pas toujours le danger, dit-elle. Un accident arrive tellement vite.»
Les petits paniers conçus pour les enfants sont aussi une meilleure façon d’éviter des chutes.
Et, idéalement, vaut mieux laisser les enfants à la maison.
«Je sais que ce n’est pas toujours possible, rigole Mme Friedman. Mais c’est préférable.»