Prêt à soigner nos petits patients
23 mars 2015
L’unité de soins intensifs néonatals commence la formation par simulation au site Glen
Le changement n’est jamais facile, en particulier quand vous devez changer votre façon de travailler et votre lieu de travail. Depuis novembre 2013, le Dr Richard Gosselin et une équipe d’infirmières, de médecins et d’inhalothérapeutes rattachés aux unités de soins intensifs néonatals (USIN) de l’Hôpital Royal Victoria (HRV) et de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) se rencontrent une fois par mois pour élaborer un plan d’action afin de mieux préparer leur personnel pour le site Glen. « Nous avons pensé que la meilleure manière de tester notre nouvel environnement de travail et, subséquemment de former et d’orienter le personnel, serait de simuler une journée normale de travail », explique le Dr Richard Gosselin, néonatologiste à l’HME.
Planifier une simulation exige du savoir-faire
Pour l’aider à élaborer ce plan, l’équipe a travaillé en étroite collaboration avec le Dr Jesse Bender, directeur adjoint en simulation néonatale au Rhode Island Hospital Medical Simulation Center. « Le Dr Bender a beaucoup écrit sur les simulations après avoir lui-même vécu le déménagement d’une unité de soins intensifs néonatals, et il nous a guidés pour créer notre propre pilote de test pour la simulation », explique le Dr Gosselin. « Les membres de l’équipe ont aussi eu la chance de visiter son hôpital et de voir comment le personnel travaillait dans des chambres individuelles. »
Puis, le groupe de planification a fait un sondage auprès des membres du personnel et leur a demandé quelles étaient leurs plus grandes préoccupations à l’égard du déménagement de la nouvelle USIN au site Glen. Après analyse des résultats, l’équipe a fait un résumé des principales inquiétudes rapportées par différents groupes professionnels, puis a développé un plan d’action sur les thèmes à explorer en simulation. L’une des principales préoccupations était la communication. Par exemple en cas d’urgence, comment un membre du personnel peut-il demander de l’aide? Comment le travail sera-t-il réparti dans un si grand espace? Avec 52 chambres individuelles à couvrir, comment les membres du personnel pourront-ils communiquer avec l’ensemble de l’équipe?
Le Dr Gosselin et son groupe ont ensuite réfléchi à la meilleure façon d’utiliser la simulation pour aborder les principales préoccupations révélées par le sondage, tout en testant leur nouvel environnement de travail, incluant les méthodes de travail. Ils ont décidé d’élaborer neuf différents scénarios de la vie courante et de les mettre à l’essai avec les éclaireurs de l’USIN lors d’une première phase de formation par simulation. Ensemble, ils pourraient alors déterminer ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas dans le nouvel environnement. Ça leur donnerait aussi l’occasion d’identifier d’éventuels problèmes ou dangers et de trouver des solutions avant l’arrivée des patients et familles.
Lancement des simulations : une approche en deux phases
Pendant huit jours consécutifs, deux séances de simulation d’une heure ont eu lieu chaque jour au site Glen. Chaque demi-journée commençait par une réunion de 30 minutes au cours de laquelle les membres de l’équipe étaient initiés aux processus de simulation et recevaient le résumé clinique sur les patients simulés. Chaque membre se voyait ensuite attribuer un rôle (correspondant à son rôle professionnel habituel) et devait jouer la scène aux côtés de ses collègues, tandis qu’un ou deux autres membres agissaient comme narrateurs pour guider l’équipe à travers différents scénarios simultanés.
Lors d’une séance d’après-midi, Andréane Pharand, coordonnatrice des soins infirmiers à l’USIN du CUSM, agissait comme modératrice pour la simulation et posait à l’occasion des questions surprises pour voir comment l’équipe réagissait. Elle pouvait dire : « Une mère très émotive vous barre le chemin et veut savoir pourquoi son fils a un CCIP » ou « votre comité multidisciplinaire vient d’arriver et personne ne sait où est la salle de conférence. » Chaque membre de l’équipe devait prendre en note les problèmes qui survenaient pendant la simulation. Chaque simulation a été suivie d’une période de débreffage de deux heures au cours de laquelle on discutait de chacune des observations des membres de l’équipe, après quoi les solutions aux problèmes soulevés ont fait l’objet de longues discussions.
La deuxième phase de simulation aura lieu d’avril à mai et elle sera liée à la séance d’orientation et à la formation spécifique à l’unité pour le reste du personnel de l’USIN. Sur une période de cinq semaines, 200 employés de l’USIN de l’HRV et de l’HME seront formés dans leur nouvel environnement. « Chaque personne aura droit à une journée complète de formation. La matinée sera consacrée à l’orientation, et l’après-midi, la formation se poursuivra avec la simulation de différents scénarios. » Les éclaireurs de l’USIN seront aussi sur place après le déménagement de nos deux USIN, d’abord l’HRV, puis l’HME, pour soutenir les employés qui pourraient se sentir dépassés ou désorientés dans leur nouvel espace de travail ou par les méthodes de travail. « À ce jour, les commentaires ont été très positifs. Nous sommes très contents d’avoir décidé de tester notre nouvel environnement avant de déménager. Ça aide notre personnel à se sentir mieux préparé, souligne le Dr Gosselin. Et on y est presque! »