Des câlins bien réconfortants à l’unité de soins intensifs néonatals
24 mai 2016
Les câlins peau à peau bénéfiques pour les parents et les bébés en milieu hospitalier
Quand le fils premier-né de Naminata Sylla, Yannis, est né à 27 semaines et 2 jours de grossesse en février 2016, il a dû être relié à une myriade d’appareils et de fils pour maintenir son état stable. « La première semaine a été très difficile. Je ne pouvais pas le prendre dans mes bras parce qu’il était trop fragile, raconte Naminata. Je me sentais impuissante dans mon rôle de mère. »
Quelques jours plus tard, l’état de Yannis s’était suffisamment amélioré pour qu’elle puisse le serrer dans ses bras ; c’est à ce moment qu’on a parlé à Naminata des bienfaits de la méthode de soin kangourou, ou câlins peau à peau. Une infirmière lui a expliqué que cette méthode pouvait aider Naminata à créer des liens avec Yannis, mais qu’elle avait aussi plusieurs vertus thérapeutiques. « Cette pratique est une bonne façon d’apaiser et de réconforter l’enfant ; à l’image des kangourous qui portent leur bébé dans leur poche, la mère ou le père prend son enfant et le tient contre lui dans un contact peau à peau », explique Amanda Camacho, infirmière à l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) de l’Hôpital de Montréal pour enfants. « Cette approche peut être particulièrement bénéfique aux bébés en milieu hospitalier, en aidant à diminuer le stress, la douleur et les taux d’infection, en plus d’améliorer le sommeil et de favoriser la production de lait maternel. »
Au début, Naminata a fait quelques recherches en ligne pour en savoir plus. « Je ne trouvais rien de négatif à ce sujet, que des commentaires pour dire à quel point c’était positif pour la mère et le bébé ! », dit-elle en riant, ajoutant qu’en l’essayant pour la première fois, elle est tombée en amour. « Il n’y a pas de mots pour décrire la sensation d’être en contact avec mon bébé et de sentir que je contribue à son bien-être. Pendant les périodes plus difficiles, cela m’a donné le courage de continuer. »
Comme l’état de certains bébés ne permet pas de les sortir de leur incubateur, les parents peuvent adopter des versions modifiées de la méthode kangourou, des versions qui sont valorisées par le personnel de l’USIN. « Les parents peuvent adopter l’approche d’encerclement, qui consiste à se pencher au-dessus du lit de bébé et à l’entourer de toute la chaleur de son corps ; ou encore l’approche d’enlacement des mains qui consiste pour les parents à mettre leurs mains en cuillère autour de la tête et des jambes du bébé », explique Amanda. « Toutes ces méthodes sont bénéfiques pour les bébés, puisqu’elles leur procurent un contact et une stimulation douce. »
Maintenant qu’elle peut enfin rentrer à la maison avec Yannis après 3 mois passés à l’hôpital, Naminata affirme qu’elle va certainement continuer à appliquer la méthode kangourou avec son fils chez elle. « Savoir que mon corps peut lui procurer la chaleur et le confort dont il a besoin et que moi seule peux lui offrir cela, c’est vraiment spécial, dit-elle. Il pesait moins de 1030 grammes à la naissance, et il en pèse maintenant 3 kg ; j’aime à penser que je l’ai aidé à devenir plus fort. »
Étant donné l’effet extraordinaire qu’a la méthode de soins kangourou sur les bébés nés avant terme, nos patients, nos familles et les membres du personnel de l’USIN ont entrepris récemment un marathon de deux semaines dans le but d’atteindre 625 heures de soins kangourou. Lancée par l’Hôpital Sunnybrook à Toronto, cette initiative internationale a lieu en même temps dans plusieurs unités de soins intensifs néonatals du monde entier avec pour objectif de promouvoir cette intervention développementale scientifiquement rigoureuse et peu coûteuse à fort impact positif pour le bébé, sa mère et son père. Joignez-vous à nous et encouragez-les dans leur tentative d’atteindre leur objectif !