Un ado reconnaissant
21 juin 2017
Le 18 avril, Nicolas Daigle, 15 ans, revenait rapidement à vélo de chez un ami pour être à la maison à temps pour souper. « J’étais à la maison avec ma fille de 11 ans en train de préparer le souper quand j’ai reçu l’appel », raconte la mère de Nicolas, Karen. À une intersection, Nicolas est entré en collision avec une voiture; il a été projeté contre le capot, puis est tombé face contre terre. « C’est presque un miracle qu’une personne que je connais soit passée là au même moment, ait reconnu Nick et m’ait appelée pour me dire qu’il avait eu un accident », raconte Karen.
Karen est arrivée sur les lieux de l’accident à temps pour monter avec son fils dans l’ambulance qui les a conduits à l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME), un centre provincial désigné de traumatologie qui offre tout un éventail de soins traumatiques aux enfants et aux adolescents. L’équipe de traumatologie a été prévenue de se tenir prête parce qu’un trauma de catégorie 10/10 était en route. « Un 10/10, c’est le plus haut niveau d’activation pour les traumas les plus graves », explique Debbie Friedman, directrice du service de traumatologie à l’HME. « Il requiert parfois jusqu’à 20 intervenants, voire plus, qui ont différentes compétences en soins médicaux, chirurgicaux, infirmiers, psychosociaux et de réadaptation pour les patients victimes de traumatismes et leur famille. L’équipe de traumatologie est comme un orchestre : tout doit être parfaitement synchronisé et fonctionner en harmonie », ajoute-t-elle.
À leur arrivée à l’urgence de l’HME, deux moments ont marqué Karen : d’abord quand le travailleur social Kevin Brady lui a dit qu’il allait être à ses côtés tout au long du processus, puis quand on lui a dit qu’elle devait s’attendre à voir beaucoup de gens entourer immédiatement son fils. « J’étais contente de ne pas être laissée de côté, dit Karen. J’ai pu entrer dans la salle, voir ce qui se passait et répondre aux questions que l’équipe pouvait avoir au sujet de Nick. »
Nicolas a subi plusieurs lacérations au visage et une commotion cérébrale, en plus d’avoir quelques dents branlantes. C’est le Dr Brett Burstein, urgentologue, qui était chef d’équipe en traumatologie (CET) le soir où Nicolas a été amené à l’urgence. Le Dr Burstein s’est porté volontaire pour être CET, parce qu’il croit en ce programme. « C’est un programme modèle pour le travail en équipe interdisciplinaire, et c’est une approche bien structurée pour prendre soin de certains des patients les plus atteints. Ces patients peuvent rarement rentrer tout de suite à la maison. » Et Nicolas n’a pas fait autrement. Il a passé une nuit à l’hôpital, où on lui a proposé un livre, de la zoothérapie et le soutien d’un membre de l’équipe de soins spirituels. Mais, les soins ne se sont pas arrêtés là. « Nous prenons soin du patient et de la famille, même après le congé », raconte Diane Richard, coordonnatrice en traumatologie. Elle veille à ce que l’orchestre continue à jouer même à l’extérieur de l’urgence en planifiant les rendez-vous de suivi; dans le cas de Nicolas, il s’agissait de voir des spécialistes à la clinique dentaire, à la clinique de commotion cérébrale et à la clinique de chirurgie plastique. L’équipe reçoit aussi les appels téléphoniques des parents qui peuvent avoir des questions sur le rétablissement de leur enfant.
Nicolas ne se souvient pas de l’accident, mais il se dit très heureux d’avoir eu son casque, sachant qu’il aurait pu souffrir d’un traumatisme crânien beaucoup plus grave s’il ne l’avait pas porté. Il a fait un retour graduel en classe et n’a pas pu utiliser son vélo pendant quelques semaines, le temps qu’il soit réparé. Mais il n’a eu aucune réticence à l’enfourcher de nouveau le moment venu, avec un casque il va sans dire!