Le rhume

Le rhume

20 juillet 2011

Par Richard Haber, M.D.

La saison des rhumes et des infections des voies respiratoires supérieures est arrivée. Une multitude de virus – rhinovirus, adénovirus, coronavirus, parainfluenza, virus respiratoire syncytial, métapneumovirus et influenza – provoque un état autolimitatif que nous appelons le rhume. De 30 à 80 % de toutes les infections des voies respiratoires supérieures, quel que soit l’âge, sont attribuables à un rhinovirus, dont il existe plus de 100 sérotypes différents.

Effets secondaires confirmés

Au Canada, l’incidence augmente à l’automne et demeure élevée durant tout l’hiver. Plus l’enfant est jeune, plus la fréquence d’infections des voies respiratoires supérieures est élevée (de 6 à 10 par année), en particulier chez les tout-petits qui fréquentent la garderie. Les symptômes incluent la congestion, l’obstruction nasale, l’écoulement nasal, le larmoiement, les éternuements, les démangeaisons nasales, le mal de gorge et la toux. Des complications peuvent se manifester sous forme d’otite, de sinusite et de pneumonie.

Il est important de convenir que la congestion des sinus n’est pas un symptôme qui justifie de prescrire des antibiotiques. Le clinicien doit faire la différence entre une rhinosinusite virale (fréquente chez les enfants) et une rhinosinusite bactérienne (qui elle est rare). Ce point est bien démontré sur les tomodensitogrammes des sinus touchés par une infection avérée au rhinovirus et résorbée spontanément.

La plupart des médecins se font sans cesse demander de « faire quelque chose », et la tentation est grande de prescrire un antibiotique ou de recommander un médicament en vente libre. Ces derniers contiennent généralement une combinaison d’antihistaminique, d’antitussif (codéine, dextrométhorphane, hydrocodone), d’expectorant, de décongestionnant nasal et parfois d’acétaminophène ou d’ibuprofène. La prescription excessive d’antibiotiques a exacerbé la résistance bactérienne, qui est devenue aujourd’hui un problème majeur. D’après les directives, on ne dispose pas de preuves de l’efficacité des médicaments en vente libre, qui peuvent même être dangereux pour les jeunes enfants. Aux États-Unis, les Centers for Disease Control ont indiqué qu’en 2004 seulement, 1 519 enfants de moins de 2 ans avaient été traités dans les urgences en raison d’effets secondaires. Et les décès de 3 nourrissons de moins de 6 mois ont été liés à des taux sanguins élevés de pseudoéphédrine, un médicament souvent présent dans les médicaments en vente libre. Nous ne savons pas encore quelles doses sont tolérables, et la Federal Drug Agency des États-Unis a émis un avertissement à ce sujet le 15 août 2007.

Si la maladie dure plus que les 7 à 10 jours habituels ou qu’il y a apparition soudaine de fièvre élevée après quelques jours, examinez de nouveau l’enfant afin d’éliminer toute possibilité d’infection bactérienne. Il est important que l’enfant s’hydrate bien et qu’il se repose, une recommandation dont on fait souvent bien peu de cas en raison de la vie mouvementée que vivent les parents et les enfants d’aujourd’hui. Au besoin, on peut donner un antipyrétique ou un analgésique. Le lavage nasal avec une solution saline commerciale est simple et assez efficace. On peut montrer au parent comment enlever délicatement les sécrétions du nez d’un nourrisson avec une poire à succion. Un gel lubrifiant ou une gelée de pétrole peut aider à soulager les muqueuses nasales irritées et sèches. Et bien que ce ne soit pas prouvé, un taux d’humidité de 35 à 40 % dans la chambre peut aider à soulager les symptômes.

Réconfort

Il faut du temps et de la patience pour expliquer l’évolution autolimitative de ces infections aux parents surchargés. Un peu de repos, un suivi attentif et des mesures de réconfort sont probablement le meilleur traitement, en particulier pour les petits de moins de 2 ans.

Richard Haber, M.D., FAAP, FRCPC, est directeur du Centre de consultation pédiatrique à L’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill, et professeur agrégé de pédiatrie à l’Université McGill.

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