Aider votre enfant à faire face à la mort
4 avril 2012
La mort d’un être cher est une épreuve éprouvante pour tout le monde. Mais pour les enfants, une telle perte peut être dévastatrice.
Bien des parents attendent qu’un décès survienne avant de parler de la mort avec leurs enfants. Toutefois, ça peut être particulièrement difficile à faire si les parents vivent eux-mêmes un deuil. Selon la National Mental Health Association (NMHA), prendre le temps de réfléchir à la mort, à vos croyances et à vos expériences à son égard, puis en parler avec vos enfants peut les préparer à mieux faire face à une perte quand elle se produit.
Les enfants réagissent à la mort de différentes manières, et pas nécessairement comme les adultes. Les petits d’âge préscolaire ont du mal à comprendre que la mort n’est pas temporaire, tandis que les enfants de 5 à 9 ans commencent à vivre le deuil un peu plus comme les adultes.
Tout un éventail de réactions
Voici certaines réactions des enfants face à la mort :
- Déni, choc et confusion
- Colère et irritabilité
- Problème de sommeil ou cauchemars
- Perte d’appétit
- Peur d’être seul
- Manifestations physiques, comme des maux d’estomac ou des maux de tête
- Perte de concentration
- Sentiment de culpabilité de n’avoir pas pu empêcher la perte
- Dépression ou perte d’intérêt pour les événements et activités de tous les jours
- Comportement régressif (p. ex., mouiller son lit, parler en bébé ou sucer son pouce)
- Isolement ou éloignement des amis
- Imitation exagérée du défunt, questionnement incessant sur le défunt ou verbalisation répétée de son intention de vouloir rejoindre le défunt
- Invention de jeux sur la mort
Selon la NMAH, il ne faut pas vous inquiéter si votre enfant réagit ainsi face à la mort; ces réactions sont normales. Avec le temps, la plupart des enfants retrouveront les comportements qu’ils avaient avant le décès de l’être cher.
Aider les enfants à guérir
Tout comme les adultes, la NMHA rappelle que les enfants ont besoin de temps pour faire leur deuil et exprimer leurs émotions. L’une des choses les plus importantes est de leur faire savoir que vous être prêt à les écouter, et de les rassurer en leur rappelant qu’ils ne sont pas seuls avec leur peine.
Voici quelques éléments dont il faut tenir compte pour aider l’enfant à reprendre ses activités normales après un décès :
- N’essayez pas de protéger votre enfant de la peine que vous pouvez ressentir après une perte. Permettez-lui de voir ce que vous ressentez.
- Les enfants ont une pensée concrète. Pour atténuer la confusion, évitez d’utiliser des expressions comme « il est parti » ou « il s’est endormi ». Répondez à leurs questions sur la mort avec simplicité et honnêteté, mais en vous en tenant aux détails qu’ils sont en mesure d’intégrer. Évitez de donner trop d’information.
- La mort peut rendre les enfants craintifs face à l’avenir. Donnez-leur la chance de parler de leurs craintes et de valider leurs sentiments. Évoquez avec eux des souvenirs heureux du défunt. Exprimez votre tristesse avec simplicité et prenez le temps de les écouter.
- Les enfants ont besoin de choix. Si possible, proposez-leur des choix sur ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire pour commémorer le souvenir du défunt et sur les façons d’exprimer leurs sentiments face à la mort. Vous pouvez leur offrir votre aide pour planter un arbre ou inaugurer un site en mémoire de la personne décédée.
- Les enfants ont tendance à se culpabiliser. Insistez sur le fait qu’ils n’ont aucune responsabilité dans la mort de la personne et qu’ils ne pouvaient rien faire pour changer les choses et éviter ce décès. Expliquez bien à l’enfant que la personne décédée l’aimait et voudrait le voir heureux.
- Certains enfants peuvent avoir besoin d’aide extérieure pour surmonter leur deuil. Demandez l’aide d’un conseiller scolaire, d’un membre du clergé, des services à l’enfance ou d’un conseiller familial si vous avez l’impression que l’enfant a besoin d’aide pour surmonter sa perte. Si vous notez un quelconque signe de dépression ou un comportement suicidaire, demandez immédiatement l’aide d’un professionnel en santé mentale ou de votre médecin.
Voici les signes auxquels il faut porter attention :
- Votre enfant commence à avoir un comportement dérangeant à l’école
- Les notes de votre enfant commencent à chuter
- Votre enfant se comporte différemment; par exemple, il devient discret alors qu’il était bavard comme une pie
Source de publication : Mental Health America
Source en ligne : Mental Health America
07-29-09 L’Hôpital de Montréal pour enfants