Allergies alimentaires
7 mai 2007
Pour un enfant qui souffre d’allergie, l’heure d’ouvrir la boîte à lunch peut s’avérer mortelle. Pour cette raison, beaucoup d’écoles interdisent les traditionnels sandwichs au beurre d’arachides. En effet, une étude entreprise entre 1998 et 2002 par la Dre Rhoda Kagan, chercheuse à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), a démontré que les accidents causés par des allergies aux arachides ont doublé dans les écoles pendant cette période. La Dre Kagan reproduit actuellement cette étude afin de vérifier si cette tendance se maintient.
On détecte un symptôme léger d’allergie lorsque des rougeurs apparaissent autour de la bouche. D’autres symptômes comme l’apparition d’éruptions cutanées ou de boursouflures au visage, des vomissements ou des difficultés à respirer sont plus sérieux. Les allergies au lait, au soya, aux arachides et aux noix, au poisson, aux fruits de mer et aux graines de sésame qui surviennent durant l’enfance disparaissent généralement à l’âge adulte.
À la consultation, le médecin de votre enfant peut détecter la probabilité de développer une allergie. Il peut aussi vous diriger vers un allergologiste pour des tests supplémentaires, des conseils et un suivi. « Pour les jeunes enfants, le meilleur moyen de prévention est d’éviter les aliments problématiques et ensuite, aussitôt qu’ils sont assez âgés, de leur apprendre à demander la permission avant de manger quoi que ce soit », explique le Dr Bruce Mazer, pédiatre allergologiste à l’HME. Éviter les aliments problématiques demande la lecture méticuleuse des étiquettes. Des recherches ont démontré que les réactions allergiques ont lieu le plus souvent à la maison ou chez un membre de la famille.
Les parents devraient connaître les goûts de leur enfant et être en mesure de présenter d’autres possibilités plus sécuritaires. Il est à noter qu’une exposition accidentelle par inhalation ou par un contact cutané n’est pas très nocive. En fait, c’est de manger l’aliment problématique qui est dangereux.
En premier lieu, les parents, les professeurs et les travailleurs en garderie doivent savoir comment traiter un enfant souffrant d’allergie. Le Dr Mazer est catégorique : « Si une personne souffre d’une allergie connue ou d’une allergie qui peut mettre sa vie en danger, elle doit porter un EpiPen ou un Twinject (un auto-injecteur d’épinéphrine) sur elle en tout temps. Ces appareils sont d’une importance vitale, puisqu’ils renverseront les symptômes d’une réaction allergique sévère. » Étonnamment, les jeunes enfants ne sont pas les plus à risque d’éprouver une réaction allergique sévère. Ce sont plutôt les adolescents qui le sont, puisqu’ils ne veulent pas porter leur épinéphrine sur eux et sont à l’âge où ils se croient invincibles et veulent tout essayer. « Nous devons leur faire comprendre qu’ils ont une condition sérieuse avec laquelle ils ne devraient pas plaisanter », conclut le Dr Mazer.
D’autres recherches qui sont en cours au CUSM sur les allergies comprennent une étude sur la manière dont les bébés deviennent allergiques et une autre sur la manière dont les anticorps contre les allergies sont conçus et retenus par le corps humain. Tout cela dans l’espoir de pouvoir possiblement arrêter ou interrompre la réaction allergique.
Par Peggy Niloff
CUSM