Doit-on les laisser croire au Père Noël?
4 Décembre 2007
Si on se fie aux forums sur le Web, cette question préoccupe beaucoup de parents, engendre beaucoup de réponses et soulève des passions. Y a-t-il une bonne réponse? Probablement pas, parce que beaucoup trop d’éléments entrent en ligne de compte : croyances, valeurs, souvenirs… Nous avons décidé de vous présenter les arguments invoqués par ceux qui sont pour et ceux qui sont contre, afin de vous permettre de prendre une décision conforme à vos valeurs et vos croyances.
Pour – Préserver la magie
Selon un sondage affiché sur le site de Canoë, 86 % des parents croient qu’on doit conserver cette croyance. Pour nombre d’entre eux, il s’agit là d’une façon de préserver la magie de Noël et de créer une certaine complicité avec les enfants en faisant revivre aux parents des souvenirs d’enfance. Il s’agit aussi d’une façon simple de donner aux tout-petits des exemples de bonté et de générosité.
Les jeunes enfants ont une imagination débordante. Elle est peuplée d’amis invisibles, de monstres sous le lit, de fées ou de princesses qui, tout comme le Père Noël, deviendront des êtres de fiction le jour où l’enfant voudra bien l’accepter. D’ici là, tous ces personnages fantastiques permettent à l’enfant de développer sa créativité, à laquelle nous devrions laisser libre cours. C’est de l’imaginaire que nous proviennent bien des chefs d’œuvres littéraires et cinématographiques qui font notre bonheur.
De plus, le Père Noël fait partie des traditions, et même les adultes aiment y croire. Les enfants ne sont pas dupes; lorsqu’ils vieillissent, ils font semblant de continuer à y croire. Beaucoup de parents se souviennent du moment où ils ont reconnu oncle Gérard sous la fausse barbe de coton ou vu leurs parents emballer les jouets en catimini. L’année d’après, l’oncle Gérard était encore là… et ils n’avaient toujours rien dit.
Finalement, le jour où l’enfant posera la question, il sera temps de lui expliquer qu’il s’agit d’une tradition pour préserver la magie de cette fête familiale.
Contre – Éviter la déception et ne pas mentir
D’abord, il y a surexploitation de l’image du Père Noël. Les Pères Noël sillonnent en grand nombre les rues et les centres commerciaux, donnant l’illusion d’être là pour tous, alors qu’au fond on sait qu’il y aura partout dans le monde des enfants qui ne recevront pas la visite tant attendue. Le Père Noël serait donc plus gentil avec les riches, et non pas juste et généreux comme le veut la tradition?
Ensuite, même si vous voulez préserver le mythe, il y aura toujours quelqu’un, un enfant plus vieux, un cousin, qui finira par dire à votre enfant que le gros bonhomme à la barbe blanche, tel qu’on le connaît, n’est que l’évolution d’un saint que Coca-Cola a habillé en rouge et blanc. Et là, déception! Comment expliquer à votre enfant que vous lui avez monté un bateau? Il est important d’enseigner aux enfants à ne pas mentir; pourtant, c’est ce qu’on fait en leur faisant croire au Père Noël ou à la Fée des dents.
De plus, tous ces cadeaux offerts à Noël sont le fruit des efforts faits par les parents; alors pourquoi les enfants remercieraient-ils le Père Noël, plutôt que leurs parents qui les adorent et qui en prennent soin? Ou encore, quand la famille traverse une période difficile, comment expliquer à l’enfant qui a été sage que le Père Noël n’a pas été généreux?
À ces questions s’ajoutent les arguments des parents dont la religion incite à ne pas invoquer le personnage. C’est la fête de la naissance du Christ; il n’y a donc aucune raison de célébrer le Père Noël. De plus, dans les familles où les conjoints appartiennent à des religions différentes, le personnage peut devenir une source de conflit.
Origines du Père Noël
Que vous décidiez de préserver ou non le mythe du Père Noël, le moment viendra où votre enfant vous posera des questions. Voici donc quelques indices sur ses origines :
Le Père Noël tire ses origines de saint Nicolas de Myre, un saint chrétien qui, selon la légende, aurait sauvé la vie de trois enfants. On a ensuite modelé son image avec celle de plusieurs autres personnages issus de différentes cultures, comme Julenisse un lutin nordique qui apporte des cadeaux à la Midtvintersblot, fête du milieu de l’hiver, le dieu celte Gargan et le dieu viking Odin qui descendait offrir des cadeaux aux enfants scandinaves. C’est au Moyen-Âge que l’Église catholique a remplacé les figures païennes qui entourent la fête de l’hiver par saint Nicolas.
Le personnage a évolué et est devenu le symbole de Noël partout en occident. Il comporte aujourd’hui quelques variantes selon le climat, il se déplace en planche de surf en Australie, il laisse les cadeaux dans des bas ou dans des souliers, et il vit au Groenland selon les Danois ou au Pôle Nord selon les Américains.
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