Faire l’impasse sur la vaccination : les véritables risques
4 février 2015
Les parents s’entendront pour dire qu’amener leur enfant au centre de vaccination ne fait pas partie de leurs activités préférées. Toutefois, malgré leurs réserves — leur enfant déteste les aiguilles ou le grand nombre d’injections les rebute —, la plupart des parents veillent à ce que leurs enfants reçoivent leurs vaccins en temps voulu.
Cependant, certains parents choisissent de ne pas faire vacciner leurs enfants. Quels sont les enjeux quand ils prennent cette décision? Refuser la vaccination peut avoir des conséquences graves pour l’enfant, et des conséquences graves pour toutes les personnes de son entourage.
Voici ce qui peut se produire quand un enfant n’est pas vacciné.
Contracter la maladie : pas de vaccin = pas de protection
Les vaccins sont formulés de façon à ce que le corps développe des anticorps pour combattre une maladie donnée. Si un enfant est exposé à la maladie — la rougeole, par exemple —, mais qu’il n’a pas été vacciné contre elle, il est presque certain qu’il tombera malade. Ce n’est pas très compliqué : sans vaccination, le risque de contracter la maladie et d’en présenter les symptômes est très élevé.
Une fois qu’un enfant a contracté la maladie, les risques et les répercussions ne peuvent qu’augmenter :
- Les symptômes de plusieurs maladies évitables par la vaccination, qu’ils soient légers ou graves, peuvent durer des jours ou des semaines, et ils entraînent parfois de sérieuses complications, et même la mort.
- Les professionnels de la santé et les membres de la famille courent un plus grand risque en soignant l’enfant, augmentant ainsi davantage le risque de transmission à d’autres personnes.
Propager la maladie : personne ne vous remerciera de partager
Les spécialistes en maladies infectieuses et les autorités de santé publique parlent souvent « d’immunité collective », qui correspond à l’efficacité de l’immunisation quand la grande majorité de la population a été vaccinée contre une maladie.
- L’immunité collective fonctionne principalement en minimisant le nombre de personnes qui risquent de contracter la maladie, diminuant ainsi sa capacité de propagation.
Quand une personne qui n’est pas vaccinée contre une maladie donnée entre en contact avec cette maladie, la propagation devient exponentielle si d’autres personnes de la communauté ne sont pas vaccinées non plus contre cette maladie. Chaque personne non vaccinée rencontrée – et chaque personne non vaccinée qu’elle rencontre à son tour – est vulnérable. Plus important encore, certains enfants et adultes qui ont un système immunitaire affaibli – soit à cause de traitements de chimiothérapie contre le cancer, d’autres médicaments ou parce qu’ils sont nés ainsi – ne peuvent être vaccinés. Ces personnes courent plus de risques de développer des complications liées aux maladies évitables par la vaccination et, par conséquent, elles ont besoin de l’immunité collective pour être protégées.
Pour voir comment cela peut se concrétiser, prenons l’école d’une communauté frappée par une épidémie de rougeole. Si Olivia, une des élèves, a été vaccinée contre la rougeole (deux doses à 12 et 18 mois), elle est protégée et ne peut transmettre la maladie à son camarade de classe Olivier. Si Olivier a aussi été vacciné, le même raisonnement s’applique à toutes les personnes avec qui il entre en contact. Toutefois, comme il y a des cas connus de rougeole dans la communauté, tout enfant de la classe qui n’est pas vacciné court un plus grand risque de développer la maladie et de la transmettre à tous les autres enfants qui ne sont pas vaccinés.
Isolement et mise en quarantaine
Contracter une maladie évitable par la vaccination a une autre conséquence : l’enfant peut devoir être isolé. Si des cas de maladies évitables par la vaccination surviennent dans la communauté, il pourrait être nécessaire de demander aux enfants qui ne sont pas vaccinés de ne pas aller à l’école ou à la garderie afin de diminuer la propagation, une obligation qui peut affecter toute la famille.
- L’enfant peut devoir être retiré de l’école pour plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui peut nuire grandement à ses études.
- S’absenter de l’école peut aussi entraîner un isolement social — l’enfant va s’ennuyer de ses amis et ne pourra pas participer à la vie et aux activités de l’école.
- Un enfant qui a une maladie contagieuse ne pourra pas voir les personnes qui sont vulnérables à la maladie : les nouveau-nés, les membres les plus âgés de la famille et tous les enfants et adultes qui ont un système immunitaire affaibli.
- Les parents peuvent devoir rester à la maison et s’absenter du travail pendant toute la durée de la maladie de leur enfant.
Ne tardez pas
Il est important de suivre le calendrier de vaccination recommandé, tant en ce qui a trait au nombre de doses requises qu’au moment de l’administration du vaccin à l’enfant. Les autorités de santé publique préparent le calendrier en fonction de données et de preuves cliniques pertinentes. Souvent, les recommandations sont basées sur la période à laquelle l’enfant est le plus vulnérable à la maladie et le moment où le vaccin offrira la meilleure protection. Suivre les recommandations est la meilleure manière d’offrir à votre enfant la meilleure protection contre les maladies contagieuses les plus graves.