Ça devait arriver un jour ou l’autre. Votre adolescent vous demande la permission d’aller seul à une fête du Nouvel An. L’angoisse. Tout d’un coup, vous oubliez que vous êtes déjà passé par là; vous voyez votre jeune une bière à la main et vous imaginez les pires scénarios. Au risque de passer pour le méchant parent, vous avez envie de dire non et de l’emmener chez tante Jeannine.
Après mûre réflexion, vous vous dites qu’il est peut-être temps de lui faire confiance, et vous décidez de lui dire oui. Mais avant, vous devez avoir une conversation sérieuse. N’oubliez pas qu’une conversation implique que vous écoutiez votre enfant et que vous essayiez de le comprendre. Pour ce faire, il vaut mieux être outillé. Voici donc quelques conseils qui peuvent vous aider.
Libre… vraiment?
L’influence des amis est une des principales raisons qui incitent un jeune à consommer de l’alcool, selon une enquête de Statistique Canada; 62 % des jeunes ayant déjà consommé de l’alcool ont des amis qui en consomment par rapport à seulement 8 % chez ceux dont les amis n’en consomment pas.
À cet âge, on a l’impression d’être libre (surtout quand on a la permission), mais la pression sociale est forte. Votre adolescent veut se faire accepter par ses pairs, leur prouver qu’il fait partie de la « gang ». Il est donc important de lui dire qu’il n’est pas obligé de faire comme les autres. La liberté, c’est aussi s’affirmer et faire confiance à son propre jugement. Il a la liberté de choisir et de dire non.
La modération a bien meilleur goût
Les jeunes aiment expérimenter; vous ne pourrez peut-être pas empêcher votre adolescent de prendre un verre, mais peut-être pourrez-vous éviter qu’il en prenne douze. Expliquez-lui qu’être saoul peut être assez désagréable, que vomir devant les gens n’a rien d’élégant, et qu’avoir trop bu peut rendre ridicule. Est-ce qu’il a vraiment envie d’être la risée de l’école à la rentrée?
L’alcool au volant, c’est tolérance zéro
La SAAQ affirme qu’en 2004 il y a eu plus de 200 décès, 1 000 blessés graves et 2 500 blessés légers causés par l’alcool au volant. Suggérez à votre jeune de prendre un taxi avec ses amis ou d’appeler un service de raccompagnement comme Nez Rouge. Il doit aussi s’assurer de ne pas monter dans la voiture d’un ami qui a bu, même si celui-ci n’a bu qu’une bière. En fait, il devrait même empêcher son ami de conduire. La sécurité sur la route, c’est la responsabilité de tous.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais
Soyez cohérent. Ce que vous dites de faire à votre adolescent et ce que vous faites ne devraient pas être différents. Buvez de façon modérée et responsable, ne l’impliquez pas dans votre consommation en lui demandant de vous apporter une bière ou de vous servir un verre, et ne conduisez pas si vous avez bu. Vous êtes un exemple pour votre adolescent, votre message passera mieux si vous agissez en conséquence.
Être là pour mon adolescent… juste assez
L’adolescence est une période difficile, pour certains adolescents plus que pour d’autres. Les jeunes se questionnent, veulent s’affirmer face à votre autorité, ont moins confiance en eux. Soyez là pour votre adolescent, mais n’envahissez pas son espace. Écoutez-le, répondez à ses questions, aidez-le à surmonter ses inquiétudes. Se sentir aimé et important donne confiance, et un adolescent qui a confiance en lui est plus enclin à résister à la pression et à vous écouter (même si ça ne paraît pas).