Vivre avec l’asthme
7 mai 2007
À l’âge de quatre ans, Jordan Loiselle faisait des crises d’asthme sévères presque tous les mois. Son père Éric raconte que son fils luttait sans arrêt pour respirer; même son sommeil était perturbé, car il développait des mucosités qui l’étranglaient littéralement et provoquaient des vomissements. L’asthme de Jordan le rendait aussi très léthargique. La seule activité physique qu’il pouvait pratiquer se limitait à jouer aux cartes sur le canapé.
Après une crise d’asthme particulièrement sévère, Jordan s’est retrouvé au Service d’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) du CUSM, où les médecins et le personnel infirmier l’ont aidé à retrouver sa respiration. Mieux encore, on l’a transféré au Centre de l’asthme de l’hôpital.
Après avoir examiné le petit garçon, la Dre Francine Ducharme, directrice du programme de recherche au Centre de l’asthme, a constaté qu’il souffrait d’une inflammation sévère des bronches. Autrement dit, il souffrait d’asthme persistant non diagnostiqué qui affectait sa vie quotidienne, mais qui se manifestait sous forme de crises d’asthme sévères intermittentes. Toutefois, la Dre Ducharme savait que Jordan pouvait vivre une existence normale et saine et que son asthme pouvait être bien maîtrisé, comme chez tous les enfants qui souffrent d’asthme.
L’inflammation qui s’était accumulée dans les poumons de Jordan au cours des dernières années s’est complètement résorbée après six mois de traitement. Tout au début de cette période, les parents ont remarqué un changement positif rapidement. Il ne manquait plus l’école. Cependant, la prise de médicaments accentuait la sensibilité du garçon de cinq ans, qui développait des troubles de comportement. Il était devenu plus irritable et agissait avec agressivité ou avait des crises de colère.
La Dre Ducharme a rassuré les parents de Jordan en leur expliquant que ces crises ne seraient que temporaires. « Quand l’inflammation des voies aériennes se dissipera, nous pourrons diminuer sa médication à la dose minimale nécessaire pour maintenir son bien-être », affirmait la Dre Ducharme. C’était la vérité. La dose nécessaire pour maîtriser l’asthme de Jordan n’affecte plus son comportement. Depuis deux ans, Jordan n’a pas eu d’autres crises d’asthme. Âgé maintenant de sept ans, il joue au soccer et court sur le terrain sans difficulté.
Saisir la source du problème médical de Jordan représentait un enjeu important pour la Dre Ducharme. Une partie de sa mission a été de convaincre les parents que l’asthme est une maladie chronique qui exige une attention quotidienne et non un traitement à intervalle. L’asthme peut être bien maîtrisé et ne devrait pas influencer la vie de l’enfant. Elle dit que les parents dont l’enfant tousse, a de la difficulté à respirer ou a une respiration sifflante pendant qu’il est actif ou qu’il rit, devraient consulter leur médecin même si les symptômes ne semblent pas inquiétants, d’autant plus si ceux-ci limitent l’activité physique de l’enfant. Au besoin, leur médecin les dirigera vers un spécialiste de l’asthme. Un enfant ne devrait pas avoir à vivre avec une maladie qui limite son activité quotidienne, il devrait pouvoir jouer et rire comme tous les enfants.