Des soins intensifs exigent une formation intensive : Semaine nationale des soins intensifs du 30 octobre au 5 novembre
26 octobre 2016
À l’Hôpital de Montréal pour enfants, nos professionels des soins intensifs travaillent toute l’année pour offrir les meilleurs soins possible à nos patients les plus malades, tout en formant les leaders de demain dans ce domaine.
La Dre Kantara Saelim a toujours voulu faire carrière comme spécialiste dans une unité de soins intensifs pédiatriques (USIP). « Je pense avoir le genre de personnalité pour ce travail, explique-t-elle. J’aime être mise au défi et rester bien occupée; en fait, je ne reste jamais vraiment en place! » Kantara est venue de sa Thaïlande natale pour faire une autre formation spécialisée (surspécialisation en pédiatrie) après avoir obtenu son diplôme en médecine et terminé sa résidence en pneumologie dans son pays. À titre de post-doctorante de 2e année à l’USIP de l’Hôpital de Montréal pour enfants, elle est responsable de soigner les patients de l’unité – des enfants de tous âges, depuis l’enfance jusqu’à 18 ans – tout en administrant le plus efficacement possible les ressources de l’unité. « C’est le défi des soins en unité de soins intensifs, explique-t-elle. Vous devez prendre des décisions rapides, efficaces et précises, et apprendre à adapter vos initiatives en fonction des priorités de vos patients. »
La principale différence entre le travail au Canada et le travail en Thaïlande – outre les températures beaucoup plus froides – c’est l’approche multidisciplinaire des soins aux patients, selon Kantara. « En Thaïlande, l’équipe se compose d’un médecin et d’une infirmière, tandis qu’ici, l’approche est beaucoup plus spécialisée. Il y a un nutritionniste, un travailleur social, un inhalothérapeute, qui tous travaillent avec un médecin et une infirmière… Du point de vue des soins aux patients, c’est beaucoup plus intéressant », souligne-t-elle.
Pour Kantara, l’attrait de son rôle réside dans son désir d’offrir aux patients et aux familles des soins équilibrés et complets. « Malheureusement, ce ne sont pas tous les patients de notre unité qui rentrent à la maison, dit-elle. Le défi, c’est de ne pas seulement penser en termes de maladies curables, parce que parfois, il n’y a pas de guérison possible. Travailler en soins intensifs pédiatriques, c’est trouver le juste équilibre entre la science et l’art. Il faut trouver comment traiter la maladie des patients du point de vue physiologique tout en prenant les mesures nécessaires pour les réconforter et leur offrir la meilleure qualité de vie possible. Ça va plus loin que la seule médecine. »
« La toute première fois que j’ai examiné un bébé prématuré, j’étais en 3e année de médecine », raconte la Dre Alicia Lambrinakos-Raymond, postdoctorante de 2e année à l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) de l’Hôpital de Montréal pour enfants. « Je me souviens à quel point j’étais terrifiée à l’idée de “briser” le bébé. Je ris bien de moi maintenant quand j’y repense! » Depuis ce temps, Alicia a soigné des centaines de bébés prématurés – certains ne pesant pas plus de 500 grammes – de leur naissance jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour rentrer à la maison; elle termine maintenant une formation hautement spécialisée en néonatologie pour devenir spécialiste à l’USIN.
« Je ne savais pas vraiment dans quelle spécialité poursuivre mes études quand j’ai fini ma résidence en pédiatrie, explique Alicia. Mais, en passant plus de temps à l’USIN, j’ai découvert que j’aimais vraiment la nature très intense du travail qui s’y fait, comment on doit agir vite et prendre des décisions rapides. » Un autre élément qui plaît à Alicia, c’est la relation thérapeutique qu’elle doit bâtir avec les parents, qui se sentent souvent bien impuissants lors de leur arrivée à l’unité. « J’ai appris que parfois le silence est d’or quand je rencontre une famille pour la première fois, raconte-t-elle. C’est un moment vraiment décisif pour eux, et ils cherchent comment s’impliquer. J’essaie de me concentrer sur ce qu’ils peuvent faire pour aider leur enfant pendant son hospitalisation. Ils ne doivent pas avoir l’impression d’être de simples observateurs, mais au contraire savoir qu’ils ont le pouvoir d’accomplir de petits gestes qui peuvent influencer énormément la santé de leur enfant. »
Pour Alicia, la partie la plus satisfaisante de son travail, c’est de voir à quel point ses patients peuvent grandir et progresser au fil du temps. « Parfois, de petites batailles se traduisent par des gains très importants pour les petits patients », dit-elle, ajoutant qu’il est important de célébrer ces étapes marquantes. « Le plus formidable pour moi, c’est de voir l’expression sur le visage des parents quand ils quittent l’hôpital avec leur bébé, qui est maintenant assez bien pour rentrer à la maison dans un siège d’auto. C’est une récompense incroyable. »