Les noyades sont rapides, silencieuses… et évitables
13 juin 2022
Les journées chaudes viennent tout juste de commencer et les familles se préparent à passer du bon temps à la piscine, au lac ou aux glissades d’eau. Pour éviter que ces moments ne tournent mal, le centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) lance cette importante alerte au sujet de la sécurité aquatique.
Un garçon de 4 ans s’est noyé à Saint-Lambert et un enfant de 5 ans s’est presque noyé à Repentigny la fin de semaine dernière, nous rappelant que nul n’est à l’abri.
La prévention de la noyade nécessite une approche multifacette, incluant :
- Une supervision constante par un adulte : la surveillance étroite, attentive et sans distraction des enfants près de tout plan d’eau est primordiale, les yeux sur l’eau en tout temps. Cela veut dire pas de téléphone, d’écran, de lecture, de discussion avec les voisins ou de consommation d’alcool. L’adulte qui supervise doit se trouver à un bras de distance de quiconque ne sachant pas bien nager;
- Les cours de natation sont encouragés;
- L’apprentissage de la réanimation cardiorespiratoire (RCR) est recommandé;
- Ne jamais nager seul, peu importe son âge;
- Connaître le niveau de compétence en natation des personnes dans la piscine est essentiel.
Les mesures suivantes peuvent prévenir des noyades et sauver des vies, soulignent les experts* de l’HME :
- S’assurer qu’il n’y a pas d’accès direct à la piscine à partir de la maison ou du patio;
- Installer une clôture adéquate autour de la piscine (quatre côtés, verrouillage automatique et hauteur d’au moins 1,2 mètre);
- Fermer et verrouiller la barrière de la piscine lorsqu’elle n’est pas utilisée;
- Lorsqu’il y a un accès direct au lac, garder les portes verrouillées en tout temps permet d’éviter qu’un enfant se promène dans l’eau;
- S’assurer que les enfants sont adéquatement surveillés lors d’une sortie scolaire à la piscine, au lac ou aux glissades d’eau;
- Enseigner aux enfants à toujours nager avec un ami;
- Toujours nager aux endroits qui correspondent à ses capacités de nage.
Au Canada, une soixantaine d’enfants de moins de 14 ans se noient chaque année; quelque 140 autres sont hospitalisés après avoir failli se noyer. D’une année à l’autre, la noyade est la première ou deuxième cause de décès des enfants de 1 à 4 ans, et la quatrième pour les enfants de moins de 14 ans, selon la Croix-Rouge canadienne.
Plus de 50 % des noyades d’enfants surviennent dans la piscine d’une cour arrière (Parachute Canada, 2021). Quelque 85 % des décès par noyade chez les jeunes enfants sont dus à une mauvaise surveillance (Lifesaving Society, 2020). En 2020, au cours de la première semaine de juillet seulement, l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants a traité trois enfants de moins de 5 ans qui ont tragiquement perdu la vie dans des piscines résidentielles.
Le gouvernement a récemment modifié la Loi sur la sécurité des piscines résidentielles, exigeant que tous les propriétaires de piscines du Québec installent une clôture à quatre côtés avec barrière à verrouillage automatique et s’assurent qu’il n’y pas d’accès direct de la maison à la piscine. Même si les propriétaires de piscines plus vieilles ont jusqu’en 2023 pour se conformer aux nouvelles règles, une action rapide est recommandée.
Plusieurs familles souhaitant profiter des joies de la période estivale ont installé une piscine dans leur cour arrière. Toutefois, le centre de traumatologie de l’HME demande à tous de suivre les recommandations de prévention de la noyade mentionnées précédemment. Ne laissez pas une belle journée au bord de l’eau se terminer par un événement tragique, qui peut être évité.
Pour plus de renseignements sur la façon de prévenir la noyade cet été, visitez la page Activités aquatiques.
Pour entendre la campagne de prévention de l’HME, c’est ici :
*Debbie Friedman, directrice de la traumatologie à l’HME, Dre Laurie Plotnick, directrice médicale du département d’urgence pédiatrique, Liane Fransblow, coordonnatrice de la traumatologie, Glenn Keays, coordonnateur du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes, et Dr Daniel Brody, médecin d’urgence.