Temps d’attente en cancérologie : lettre à l’éditeur
22 septembre 2017
Dans son article « Cancer, heart patients waiting longer at MUHC », publié le 5 septembre 2017, le journaliste du Montreal Gazette, Aaron Derfel a écrit que « les patients atteints de cancer attendent nettement plus longtemps pour être opérés au Centre universitaire de santé McGill » et que « la situation est particulièrement frappante à l’Hôpital de Montréal pour enfants — qui fait partie du CUSM — où trois patients étaient en attente depuis au moins 57 jours ». Présenté hors contexte, cet article est une déformation trompeuse des faits et de la qualité des soins offerts à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME).
L’expérience vécue par les patients atteints de cancer à l’HME est un exemple de système qui fonctionne parfaitement. Il n’est pas rare pour un nouveau patient que tous les examens d’imagerie nécessaires pour établir le stade de la tumeur soient faits, que la biopsie diagnostique ou l’ablation de tumeur soit pratiquée et que le traitement soit commencé dans un délai d’une à deux semaines suivant sa première visite à l’hôpital. Pour un certain nombre de patients, les traitements imposent une chimiothérapie initiale suivie de l’ablation de la tumeur à un moment prédéterminé pendant le protocole de soins et dont l’horaire est connu des semaines à l’avance. Cette « attente » peut brouiller les statistiques, mais les patients subissent l’ablation de leur tumeur au moment opportun pour leur traitement, et la planification de dernière minute est évitée. Enfin, quand un patient a terminé son traitement, il peut devoir subir une opération pour retirer un cathéter implanté par lequel les traitements étaient administrés. L’attente pour cette intervention peut être supérieure aux 57 jours mentionnés dans l’article de M. Derfel, mais cette intervention est non urgente et n’a aucun effet sur les résultats du patient en ce qui a trait à son cancer. Quant aux trois patients dont il est question précédemment, l’un était trop malade pour être opéré au moment prévu, et les deux autres devaient subir des interventions non urgentes qui n’avaient rien à voir avec leurs traitements contre le cancer.
Heureusement, la relativement faible incidence du cancer chez les enfants et les adolescents leur permet d’avoir accès aux traitements rapidement. La façon désinvolte dont M. Derfel a utilisé les données a engendré une anxiété exagérée en ne donnant pas un portrait juste et complet des soins irréprochables qui sont prodigués aux patients atteints de cancer et à leur famille à l’HME. Le personnel de l’HME est bien conscient du stress immense qui est associé à un diagnostic de cancer chez un enfant ou un adolescent, et il travaille très fort pour ne pas ajouter à ce fardeau en offrant des soins d’avant-garde empreints de compassion au moment opportun.
Dr David Mitchell
Division d’hématologie-oncologie pédiatrique
Hôpital de Montréal pour enfants