Un défi à la hauteur

Un défi à la hauteur

26 janvier 2021

Pour Daphné Savoie, infirmière à l’Hôpital de Montréal pour enfants, offrir son soutien aux gens du Saguenay représentait une occasion de se dépasser

« Vous ne serez pas étonné si je vous dis que, en tant qu’ancienne étudiante athlète, je carbure aux défis. Quand on m’a parlé d’aller au Saguenay-Lac-Saint-Jean pendant la période des fêtes, j’y ai tout de suite vu une occasion de me dépasser », raconte Daphné. « Je savais que mon Noël allait être différent cette année — alors, pourquoi pas le rendre vraiment spécial, et en plus, pour une bonne cause ? »

En décembre dernier, le CUSM était à la recherche d’employés — infirmières, infirmières auxiliaires et PAB — prêts à offrir un soutien essentiel pour une période de deux semaines dans les régions de Chicoutimi et de Jonquière. Ces régions connaissaient alors une grave pénurie de personnel infirmier causée par une hausse importante du nombre de patients positifs ainsi que par un nombre élevé de membres du personnel en quarantaine ou malades. Une compensation et des avantages étaient offerts à ceux qui se portaient volontaires.

« C’est avec ma voiture remplie jusqu’au bord que j’ai pris la route, un matin de décembre, pour rouler jusqu’à Roberval », souligne Daphné. « Avec mon bagage d’infirmière pédiatrique en salle de réveil, je me dirigeais vers un monde inconnu — pour évoluer dans un CHSLD, en gériatrie, à l’autre bout du cycle de la vie ! » Daphné a alors pris conscience que son travail ne ressemblerait en rien à ce qu’elle avait fait précédemment.

« Cette aventure m’a fait voir les soins d’une autre façon », confie Daphné. « À l’Hôpital de Montréal pour enfants, naturellement, on veut que nos petits cocos retournent à la maison, en bonne santé. Par contre, un CHSLD, c’est une maison ! C’est d’ailleurs là où j’ai côtoyé la mort pour la première fois. Ç’a été un choc, mais j’ai compris que ça pouvait être paisible — et même beau. »

Son séjour au Saguenay lui a fait réaliser le niveau de responsabilité d’une infirmière clinicienne : « Oui, une infirmière en CHSLD doit être autonome et faire de la gestion, entre tant d’autres choses ! J’ai donc développé mes habiletés de gestion. C’est un domaine qui m’interpelle. En tant qu’assistante infirmière-chef, j’ai dû faire preuve de leadership avec mon équipe composée d’infirmières auxiliaires — des super héros, mes bras droits ! – et également une vingtaine de PAB, des gens surhumains, qui étaient mes yeux sur le terrain », souligne Daphné. « Je suis infiniment reconnaissante pour mes collègues infirmières et infirmiers, et tout le personnel formidable qui a su m’épauler, me guider, me rassurer, et ce tant à Roberval qu’à Montréal ! »

En plus de ses expériences inédites, Daphné a aussi profité de son séjour pour visiter ce très beau coin de pays qui lui était jusqu’alors étranger. « Oui ! J’ai pu goûter à la fameuse tourtière du Lac (autrement dit, un pâté de viande typique de la région) », dit-elle en souriant. « Mais j’ai aussi vécu une expérience qui m’a fait rire, pleurer, grandir. J’ai surtout rencontré des patients et des collègues extraordinaires. Comme quoi la pandémie n’apporte pas que du mauvais. »

 

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