Une journée dans la vie d’une… préposée au service alimentaire
28 novembre 2018
Denise Bourgon est dure à suivre! Elle marche vite, travaille vite et pense vite. « Je suis toujours en train de penser à ce que je dois faire ensuite », dit-elle. Denise travaille pour les services alimentaires du Centre universitaire de santé McGill depuis 24 ans. Elle a commencé à l’Institut thoracique de Montréal avant d’être transférée en 2008 à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) où elle a commencé à travailler à la biberonnerie.
Chaque détail compte
La biberonnerie, ou salle des préparations pour nourrissons, n’est pas facile à trouver. Elle est bien cachée au cœur de la cuisine au S2. Petit et bien rangé, ce local contient tout ce dont Denise a besoin pour concocter des préparations liquides spécialisées pour les patients nouveau-nés de l’HME, ou pour les patients pédiatriques plus âgés qui ont des besoins alimentaires contraignants. Denise commence chaque matin en passant en revue la longue liste de commandes du jour. Chaque préparation est personnalisée en fonction des besoins nutritionnels de l’enfant, et est accompagnée d’une recette prescrite par une nutritionniste de l’HME.
« Je fais suffisamment de préparation pour 24 heures, et nous faisons en moyenne de 15 à 25 préparations spéciales par jour, explique-t-elle. Ça demande beaucoup de concentration et d’attention pour ne négliger aucun détail. Je dis toujours à mes collègues que nous n’avons pas droit à l’erreur, parce que nous sommes face à des enfants et que leur santé est en jeu. »
Chacune des préparations spécialisées varie dans sa complexité; certaines sont des laits maternisés concentrés liquides à diluer dans de l’eau stérile, tandis que d’autres se présentent sous forme de poudre ou de préparations prêtes à servir. « Certaines de ces préparations contiennent neuf ingrédients. Chaque recette doit être suivie scrupuleusement pour avoir l’exacte quantité de nutriments pour chaque patient, précise-t-elle. Pour les mères qui allaitent, je prépare des concentrés spéciaux qu’elles peuvent mélanger à leur lait maternel. » Denise prépare aussi des laits frappés et d’autres mélanges semblables riches en calories pour les enfants qui doivent prendre du poids ou le maintenir.
En faire toujours un peu plus
Après le dîner, Denise assure la livraison et la distribution des préparations dans chaque unité, mais la plupart de ses patients sont à l’unité de soins intensifs néonatals. « Je livre mes préparations à la laiterie de chaque étage, dit-elle. Même si je n’ai pas d’interaction avec les patients, j’ai l’impression de les connaître parce que je fais leurs préparations pendant des semaines, des mois, voire des années. »
Quand elle dépose les nouvelles préparations, Denise prend le temps de regarder si les commandes de la veille ont été consommées en entier. « Nous voulons nous assurer de faire la bonne quantité de préparation pour chaque patient. Si je remarque que la préparation d’un patient n’a pas été touchée ou, au contraire, qu’elle a été bue jusqu’à la dernière goutte, je fais un suivi avec une technicienne en nutrition pour voir si nous devons diminuer ou augmenter la quantité à préparer, ajoute-t-elle. Je travaille étroitement avec cette équipe, qui répond à mes questions et me tient au courant de certaines situations. On peut parfois s’appeler 20 fois par jour! »
Faire preuve de jugement
Étant donné le nombre de nouvelles admissions chaque jour, Denise doit constamment revoir ses priorités et jongler avec ses responsabilités. « On m’appelle pour des urgences de toutes sortes, alors j’ai développé mon jugement au fil des ans pour savoir à quoi m’attaquer en premier », explique-t-elle. Outre la préparation et la livraison, elle est aussi responsable de passer en revue la liste des stocks de la biberonnerie, de vérifier les dates de péremption des produits et de réapprovisionner la clinique préopératoire, le département d’urgence et la salle de réveil avec des préparations prêtes à servir.
« Je trouve mon travail très enrichissant, parce que je participe au rétablissement d’un enfant, dit-elle. Nous jouons tous un rôle pour aider ces patients à aller mieux. Les médecins et les infirmières utilisent leur cerveau pour aider ces enfants, et moi j’utilise mes bras. »