Vivre sans crises d’épilepsie
23 mars 2015
Imaginez-vous vivre avec des crises d’épilepsie si fréquentes qu’elles se succèdent parfois d’heure en heure. Avant qu’il subisse une importante opération au cerveau il y a tout juste un an, Cédric Gagnon, 3 ans, pouvait faire des crises, de quelques fois par mois à plusieurs fois par jour quand son état s’est détérioré.
« Nous avons appris que Cédric souffrait d’épilepsie quand il était encore très jeune, après un examen d’IRM et plusieurs autres examens qui ont confirmé qu’il était né avec une malformation corticale », raconte son père, Claude Gagnon.
Cédric est suivi de près au département de neurologie par la Dre Myriam Srour, neuropédiatre, qui a d’abord prescrit des médicaments pour maîtriser les crises d’épilepsie de Cédric. Le traitement a donné de bons résultats au début, mais avec le temps les crises ont recommencé à se faire plus fréquentes.
« Il est venu un moment où plusieurs choses différentes pouvaient provoquer une crise, explique Claude; la fièvre, l’irritabilité et même la fatigue pouvaient être un déclencheur, et Cédric se mettait soudainement à frémir et à trembler pendant un épisode. » Le père de Cédric et sa mère Annik ont alors commencé à prendre des notes détaillées quand des crises survenaient, afin d’avoir une vue d’ensemble de l’évolution de son état.
Quand il est devenu clair que les médicaments n’étaient plus efficaces pour son état, Cédric a été évalué par le chirurgien en chef, Jean-Pierre Farmer, et son équipe afin de déterminer s’il était un bon candidat pour une opération qui aide à maîtriser les crises de façon permanente. En printemps 2013, Cédric a subi une hémisphérectomie, une intervention chirurgicale qui consiste à désactiver l’un des hémisphères cérébraux, c’est-à-dire une moitié du cerveau. Afin de contrôler son épilepsie, le Dr Farmer a coupé toutes les connexions entre les moitiés gauche et droite du cerveau pour éviter que la région épileptogénique endommagée (la région qui cause les crises) affecte le côté qui fonctionne plus normalement.
« Immédiatement après l’opération, les crises ont cessé », raconte Claude, en saluant avec enthousiasme le travail du Dr Farmer et de son équipe dévouée. Toutefois, l’un des résultats de cette opération complexe, c’est qu’un côté du corps de Cédric a été paralysé au début, ce que l’équipe médicale s’est empressée de traiter par des séances de physiothérapie, des rencontres avec l’ergothérapeute et un certain nombre de suivis afin que Cédric récupère le plus de fonctionnalités possible de son côté gauche.
Aujourd’hui, ses parents sont heureux d’annoncer que malgré un usage limité de sa main gauche, Cédric a fait des progrès importants et a retrouvé une bonne fonctionnalité du côté gauche de son corps au cours de la dernière année. Cédric a commencé à marcher il y a un an, et aujourd’hui, il court et il explore tout ce qui l’entoure comme n’importe quel enfant de son âge, souligne son père. « Jamais nous ne pourrons assez remercier le Dr Farmer, la Dre Srour et toutes les équipes qui nous ont aidés pour leurs connaissances et leur soutien constant. »