Fort achalandage aux urgences pédiatriques

Appel à la collaboration du public

Encore une fois cette année, les virus et infections respiratoires engendrent une forte pression sur les urgences du CHU Sainte-Justine et de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME). Devant une hausse de l’affluence, les deux centres pédiatriques du Grand Montréal unissent leurs efforts pour rappeler aux parents d’éviter de se rendre aux urgences si l’état de leur enfant ne nécessite pas de soins immédiats.

Le CHU Sainte-Justine et l’Hôpital de Montréal pour enfants tiennent à rassurer les parents : aucun enfant nécessitant des soins médicaux ne sera refusé.

« À son arrivée à l’urgence, chaque enfant est évalué par un membre du personnel infirmier, puis vu par le médecin par ordre de priorité, explique le Dr Antonio D’Angelo, chef médical de l’urgence du CHU Sainte-Justine. Les enfants qui souffrent d’un rhume, d’une grippe ou d’une gastroentérite et qui ont des symptômes bénins doivent s’attendre à patienter plusieurs heures avant de consulter un médecin à l’urgence. »  

« Les services d’urgence doivent être réservés aux personnes dont l’état de santé nécessite une prise en charge immédiate, ajoute le Dr Harley Eisman, directeur médical de l’urgence de l’HME. Pour les enfants qui ne sont pas gravement malades ou blessés, d’autres solutions peuvent être envisagées, telles que la ligne 8-1-1 ou les cliniques sans rendez-vous. »

Entre le 1^er et le 31 octobre 2024, les patients ayant un problème de santé mineur (catégories P4-P5) représentaient plus de 50 % des visites à l’urgence de l’HME. Pour la même période, le taux d’occupation moyen de l’urgence de l’HME se situait à 140 %.

De son côté, entre le 1^er et le 31 octobre 2024, le taux d’occupation moyen de l’urgence du CHU Sainte-Justine se situait à 120 %. Pour la même période, les patients ayant un problème de santé mineur (catégories P4-P5) représentaient plus de 40 % des visites à l’urgence du CHU Sainte-Justine. Au cours des sept derniers jours, le taux d’occupation a toutefois grimpé à 142 %, alors que le pourcentage de patients venus à l’urgence pour un problème de santé mineur a atteint 45 %.

La meilleure solution : se soigner à la maison

« Les symptômes grippaux bénins, la gastroentérite et la fièvre, qui durent généralement de trois à cinq jours, peuvent être soignés à la maison », explique le Dr D’Angelo. « Dans le doute, vous pouvez consulter votre pharmacien communautaire pour obtenir rapidement des conseils d’un professionnel de la santé. Si les symptômes persistent, une consultation avec un médecin reste l’option à privilégier », recommande-t-il.

« Les mesures préventives, comme la vaccination et l’adoption de bonnes mesures d’hygiène telles que le lavage régulier des mains, sont des moyens efficaces pour réduire le risque de contracter certaines infections et éviter des visites imprévues à l’urgence et les longs temps d’attente qui s’en suivent durant la période la plus occupée de l’année », ajoute le Dr Eisman.

Pour tous les bébés nés à partir du 2 avril 2024 (et ceux nés depuis le 2 mars 2023 avec certaines conditions médicales), un nouveau traitement préventif s’ajoute cette année afin de les protéger contre le virus respiratoire syncytial, cause fréquente de bronchiolites et de pneumonies chez les tout-petits. Consultez le site web de l’HME pour savoir comment recevoir ce médicament.

D‘autres options

En cas de symptômes, appelez d’abord Info-Santé au 8-1-1. Des infirmières sont disponibles en tout temps pour évaluer la condition de votre enfant, vous conseiller et vous indiquer quand et qui consulter.

Vous pouvez aussi vous adresser à votre médecin de famille, aux services du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de votre région ou encore à une clinique sans rendez-vous. Les pharmaciens sont aussi d’excellents conseillers. 

De plus, les sites web de l’HME et du CHU Sainte-Justine offrent de nombreux conseils et renseignements aux familles qui leur permettront de s’orienter.

Quand consulter à l’urgence ?

 Il est pertinent de vous rendre immédiatement aux urgences dans les cas suivants :

• Fièvre chez un bébé de moins de trois mois
• Somnolence ou confusion inhabituelles
• Difficulté à respirer
• Vomissements ou diarrhée avec une incapacité à retenir les liquides et/ou des signes de déshydratation
• Blessures telles que :
  • Traumatisme crânien avec perte de conscience, confusion ou vomissements répétés
  • Coupure qui peut nécessiter des points de suture
  • Blessure où l’on soupçonne un os cassé (exemple : gonflement ou incapacité à utiliser le membre)
  • Blessure aux yeux
  • Brûlure entraînant des cloques
  • Ingestion d’un poison, d’une drogue ou d’une substance inconnue après avoir appelé le Centre antipoison du Québec au 1-800-463-5060

À quoi faut-il s’attendre à l’urgence ?

Les patients gravement malades ou blessés sont examinés en premier, de sorte que les temps d’attente pour les cas moins urgents peuvent être assez longs. Les parents doivent apporter des provisions, telles que du lait maternisé, de la nourriture pour bébé, des couches et de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène. Les salles d’attente et d’examen n’étant pas très grandes, le nombre de membres de la famille qui accompagnent les patients doit être réduit au minimum, dans la mesure du possible.